TITRE : Les Fauves
Tome 1 – Régression
AUTEUR : Manon TOULEMONT
EDITIONS : VFB
Résumé
Dans un futur plus proche qu’on ne le croit, l’humanité se trouve divisée en deux.
D’un côté, les individus civilisés mènent une existence confortable au sein de mégalopoles ultramodernes et surprotégées. Les règles y sont strictes, les sanctions sévères. Vivant en autarcie, totalement isolés d’une nature qu’ils ne comprennent plus et craignent par-dessus tout, ces citoyens sont les dignes représentants d’Homo sapiens industrialis. Mais à l’Extérieur, loin des ordinateurs, des aliments biosynthétiques et des machines survoltées, certains hommes sont retournés à l’état de bêtes : on les appelle « Fauves ». Criminels de sang et autres personnalités peu recommandables, exilés de la société pour leurs méfaits, peuplent les territoires sauvages à l’écart des villes. Ici nulle loi ne subsiste, si ce n’est celle du plus fort ou du plus rusé.
Nathaniel Darseau, riche et brillant étudiant de la capitale Oxalis, ne semble guère destiné à rejoindre cet enfer. Aucun instinct primitif n’anime ce jeune homme conditionné par une société résolument pacifiste. Il faudrait un incroyable concours de circonstances, une diabolique conspiration, une malchance inouïe pour entraîner notre héros dans cette spirale de violence et de mort…
Mon avis
Je remercie les éditions VFB pour leur confiance renouvelée en me proposant la lecture de ce nouveau roman de leur catalogue.
Les Fauves est une dystopie originale. Dans une société où le bon comportement (tel que l’interdit de consommer de la viande) est imposé, les gens ne peuvent se permettre un écart sans terminer dans un hôpital psychiatrique qui décide du sort des malheureux. La ville est divisée en six quartiers plus ou moins huppés. Nathaniel est un jeune homme vivant dans cette communauté. Il a tout pour lui, vit dans un bon quartier. Cependant, suite à un faux pas de son jeune frère, Alexandre, et à la trahison de ses parents qui préfèreront sacrifier leur ainé plutôt que leur cadet, Nathaniel va se retrouver incarcéré à Sincérité, un établissement psychiatrique, où il sera accusé d’actes carnivores, appartenance à une secte et propos ouvertement dissidents.
Dans cette société, les êtres étant considérés comme dangereux sont renvoyés à l’extérieur de la ville, le visage tatoué selon le faciès du félin qu’ils représentent, et devront survivre dans un environnement très hostile où le cannibalisme est souvent pratiqué. Le jeune Nathaniel va vivre les instants les plus terrifiants de sa vie et va devoir lutter pour survivre.
La plume de l’auteur m’a facilement embarqué dans ce texte de dystopie. Evidemment, comme dans tous les romans de ce genre, nous sommes dans une période trouble, post-apocalyptique, où les règles sont dures, et où en cas de non-respect, la punition est inhumaine et peut être fatale. Si, ici, on ne sait trop ce qui a pu contribuer à la mise en place de cette société, j’espère en savoir un peu plus dans le tome suivant. Nathaniel n’est pas le genre de héros sans peur, près à tout pour vaincre l’injustice. En fait, il est limite banal. Il ne cherche qu’à survivre et fait ce qu’il faut pour cela quitte à se montrer pleutre dans certaines situations. Par conséquent, en tant que lectrice, je n'ai pu m’attacher à ce garçon qui est un anti-héros mais on ne peut s’empêcher d’être intrigué par sa mésaventure et on veut savoir ce qu’il va advenir de lui.
J’ai passé un très bon moment de lecture et j’ai été surprise par l’originalité de ce premier tome car la couverture n’est pas très explicite sur le thème et le genre. J’ai hâte de découvrir la suite !
Extrait
Une vitre sans tain permet aux médecins de jouir d’une vision complète de la salle de guérison depuis une plate-forme surélevée, invisible pour les occupants de la pièce. Cette dernière ne contient qu’une table en acier inoxydable sur laquelle reposent une boîte fermée et un seau en plastique, ainsi qu’une chaise fixée au sol à quelque distance. La porte s’ouvre. Mme Guébin fait son entrée, suivie par deux infirmiers encadrant Nathaniel… ou plutôt soutenant ce dernier. Le jeune se déplace d’une démarche chancelante, sans force, et vient s’effondrer sur la chaise. Son teint très pâle lui confère un air maladif. Il semble avoir du mal à se tenir droit et laisse ses yeux errer dans le vague. Depuis leur promontoire caché, les psychiatres contemplent la scène.
- Le sujet ne paraît pas en grande forme…, commente la représentante de Bravoure.
- Ce sont les effets secondaires du traitement, explique Perrin. Fatigue intense, tremblements, difficultés d’élocution et vacuité du regard sont les symptômes habituels. On observe aussi chez cet individu particulier une tendance aux crises d’angoisse. Le traitement n’en est encore qu’à sa phase expérimentale, mais nous travaillons à réduire les effets indésirables dans l’optique d’une commercialisation.
- Nathaniel retrouvera l’ensemble de ses facultés sitôt que nous l’aurons sevré, ajoute Lorient.
LU EN PARTENARIAT AVEC
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