lundi 16 septembre 2019

Sur les traces de Belzébuth

TITRE : Sur les traces de Belzébuth
AUTEUR : Aurélie Genêt
EDITIONS : Nats Editions



Résumé


Fin du XIVe siècle. Le chevalier Richard et ses compagnons parcourent les routes du royaume de France dans le but d'aller combattre les Anglais. De joutes en amours, de villes en campagnes, ils arrivent en Auvergne et découvrent un étrange château sur lequel plane une vieille malédiction.

De nos jours, la famille Mariey au grand complet, le chat Belzébuth compris, part en vacances en suivant, sans le savoir, le chemin du chevalier. En poursuivant leur félin fugueur, parents et enfants se retrouvent piégés dans un monde figé dans le temps…

Le salut de chacun se cache-t-il dans un mystérieux livre, écrit jadis par le chevalier Richard ?

Mon avis


Je remercie les éditions Nats pour ce service presse d’Aurélie Genêt. J’avais beaucoup apprécié ma lecture des Larmes d’Ipacheta et j’étais curieuse de découvrir cet autre roman de l’auteur.

J’avoue que j’ai mis quelques pages avant d’entrer dans l’histoire. Le roman fait plus de 500 pages et ce ne fut qu’au bout d’une centaine que je me suis plongée dans le récit. Pour ces premières pages, l’auteur met en place son intrigue. Plusieurs chapitres consécutifs sont consacrés au Chevalier Richard au XIVème siècle, puis apparaît un chapitre de temps à autre concernant une famille de notre siècle…
Pour résumer, nous suivons d’une part un jeune homme, batard d’un noble, qui a été fait chevalier et qui parcourt le royaume avec son ami Lancelot et leurs écuyers. Ses pas le mèneront dans un village étrange et peu accueillant où la légende du diable fait frémir. La fureur du seigneur les mènera dans une grotte où ils trouveront tous refuge tandis qu’à l’extérieur la terre gronde. Puis, nous suivrons Frédéric, sa femme Julie et leurs enfants Lélia et Mathis, qui, sur la route des vacances, vont se trouver embarquer dans une drôle d’aventure à cause de leur chat, Belzébuth. En suivant l’animal qui a fui, ils découvriront une grotte immense où vivent des gens toujours resté dans les traditions de 1371, très pieux et craintifs de l’extérieur. 

La venue des étrangers de l’extérieur sera un bouleversement pour la petite communauté dirigée par cinq familles de « nobles » sous la houlette d’un évêque, Ambroise. Les personnages sont parfois nombreux, mais tout est si bien intégré qu’on ne peut se mélanger. J’ai adoré les jeunes protagonistes : Alixette, Arthur, Jehan et Blanche. On sent que la nouvelle génération est celle qui permettra à la communauté de sortir de cette crainte instaurée par ce système féodal avec des seigneurs. Il en va ainsi avec Faucon, fils du comte Hémon ou encore de Gilles de Sollagnac. Au fil des péripéties de la petite famille, on s’attachera à ces gens peu cultivés, craintifs mais curieux. 

Le texte est divisé en trois parties. Si la première fut un peu difficile pour moi, dès la seconde, j’ai été happée par le récit, l’intrigue et les protagonistes, tremblant parfois pour eux. Comme pour Les larmes d’Ipacheta, les recherches historiques ont été importantes et on le sent : dans les descriptions des demeures, des objets, des vêtements, dans le langage, dans le contexte historique, etc… C’est d’ailleurs fort agréable d’avoir un texte aussi bien travaillé sans que les termes et les phrases soient lourdes. 

Pour conclure, Sur les traces de Belzébuth fut une lecture surprenante. Je ne m’attendais pas du tout à cette tournure de texte en lisant le début et je fus ravie de découvrir ce roman mêlant Histoire, aventure et un peu de romance. 

Extrait


Soupesant tous les espoirs, il chercha du regard le jeune homme qu’ils avaient fui au village et qui avait arrêté Julie. Celle-ci avait affirmé qu’il avait agi à regret et avait fait montre de pitié. Puisqu’il était, d’après la villageoise, le fils du comte, peut-être pouvait-il avoir de l’influence sur ce dernier ? Mais il eut beau détailler, il ne l’aperçut nulle part.
Il repéra cependant deux femmes à l’écart qui l’observaient intensément. Les gens évitaient de s’approcher d’elles. Leurs vêtements différaient de ceux des autres, leurs cheveux restaient dénoués sur leurs épaules. Elles se ressemblaient énormément, tant dans leur apparence physique que dans leur tenue, sauf que la plus jeune portait un grand panier. Frédéric devina que la flamboyance rousse de leur chevelure participait certainement beaucoup à cette mise à l’écart.
- Maintenant, ordonna l’évêque, que les condamnés approchent.
Un court instant, Frédéric mesura leurs chances s’ils tentaient de fuir. Mais la falaise représentait le meilleur des geôliers. Il n’existait aucune alternative. Il considéra l’escalier de pierre donnant sur une petite plate-forme de laquelle on les jetterait dans le brasier s’ils ne se décidaient pas à sauter d’eux-mêmes. Quelqu’un lui délia les mains, puis le poussa dans le dos en direction des marches. Il se tourna vers Julie. Leurs regards se rencontrèrent. Celui de sa femme, malgré le courage de cette dernière, brillait de détresse. Il sentit qu’elle lui prenait la main et serra la sienne en retour. Malgré ses larmes, elle lui sourit et, ensemble, ils avancèrent vers le bûcher.

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