Le Manoir des O'Connor

TITRE : Le Manoir des O’Connor

AUTEUR : Annie KOCHERT-BONNEFOY

EDITIONS : France Loisirs

Résumé

1995, Béatrice et Marc Lange s'installent avec leurs deux enfants, Grégor et Abigaël, au manoir des O'Connor, jadis réquisitionné par les Allemands.

Quelle est cette ombre qui hante le manoir et qui est ce narrateur mystérieux qui intervient tout au long du récit ?

Quel est ce lien profond qui unit la famille Lange à l'histoire de cette vieille demeure ?

Mon avis

Le confinement me permet de lire plus que d’habitude malgré le fait que je dois faire la classe à mes trois garçons et que l’envie d’écriture m’ait désertée. J’ai acquis La Manoir O’Connor chez France Loisirs et j’avais été attirée par cette couverture un peu mystérieuse à l’allure historique.

Beatrice et Marc Lange s’installent avec leurs deux enfants, Grégor et Abigaëlle, des ados, dans un vieux manoir à restaurer en Corrèze. Ils espèrent que leur fille s’épanouisse en ce lieu après le terrible accident qu’elle a vécu qui lui a laissé une cicatrise profonde dans son esprit. La jeune fille auparavant enjouée est devenue indifférente à tout et renfermée dans sa bulle. Le manoir O’Connor a une histoire et a vécu l’occupation des allemands durant la Seconde Guerre Mondiale. Une triste histoire d’amour sera la conséquence de l’abandon du manoir. Lorsque la famille Lange aménage, des phénomènes étranges les surprennent. Et c’est Abigaëlle qui aura une réponse à leurs questions.

Ce texte est un mélange de mystère, de paranormal sous fond d’une romance historique malheureuse. L’histoire d’une famille est dévoilée ainsi que des secrets. Le narrateur est à la fois externe et présent. De temps à autre, il interrompt l’histoire pour ajouter quelques avis et son identité dévoilée à la fin est intéressante. La plume est joliment travaillée, simple et agréable à lire. 

J’ai beaucoup apprécié ma lecture que j’ai bouclée en une journée. J’ai été happée par l’intrigue et le désir de découvrir le mystère de ce manoir et de la famille O’Connor. J’ai passé un excellent moment qui m’a fait oublier la situation actuelle et c’est ce qui me fallait.

Extrait

Marc ouvrit de grands yeux étonnés. Non que la réaction excessive de sa femme le surprenne : il avait l’habitude de ses coups d’éclat, toujours passagers, mais il restait persuadé d’avoir laissé les clefs de la Mercedes sur le contact, à son arrivée ce matin. La voiture ne risquait rien, et il ne voyait pas pourquoi il se serait donné la peine de la refermer. Il savait pertinemment que le coffre contenait de menus objets de première nécessité que Béatrice ou lui-même seraient amenés à venir prendre plus tard.

• C’est impossible, Béa… Je veux dire… Je n’y comprends rien ! Je n’ai pas les clefs, je te jure.

• Cherche dans tes poches, lui conseilla-t-elle, agacée. Elles doivent bien être quelque part !

• Heu… Ce ne serait pas celles-ci par hasard ? intervint le déménageur d’un ton hésitant.
• Ça alors, parvint à dire le gars après deux bonnes minutes de silence, pendant lesquelles Marc et lui s’étaient contentés de fixer le petit meuble sans un mot. Je n’ai pas rêvé, hein ? Il n’y avait rien tout à l’heure ?

Il montrait du doigt un trousseau, posé en évidence sur la petite commode qu’il admirait peu avant avec Marc.

Sans réfléchir, Béatrice les attrapa à la vitesse de l’éclair et, après avoir lancé un regard noir à son mari et remercié rapidement le grand gaillard, s’élança de nouveau vers le jardin, devant les deux hommes médusés.