L'Héritage des Rois Passeurs

TITRE : L’Héritage des Rois Passeurs

AUTEUR : Manon FARGETTON

EDITIONS : Bragelonne

Résumé

Ombre, univers peuplé de magie, et Rive, le monde tel qu’on le connaît, sont les deux reflets déformés d’une même réalité. 

Énora est unique : elle peut traverser d’un monde à l’autre. Lorsque sa famille est brutalement décimée par des assassins masqués, elle se réfugie au seul endroit où ses poursuivants ne peuvent l’atteindre. Au royaume d’Ombre, sur la terre de ses ancêtres. Là-bas, Ravenn, une princesse rebelle, fait son retour après neuf ans d’exil passés à chasser les dragons du grand sud. Sa mère, la reine, est mourante. Ravenn veut s’emparer de ce qui lui revient de droit : le trône d’Ombre. Et elle n’est pas la bienvenue. 

Deux mondes imbriqués. Deux femmes fortes, éprouvées par la vie. Deux destins liés qui bouleverseront la tortueuse histoire du royaume d’Ombre…

Mon avis

J’ai découvert Manon FARGETTON grâce à Bookenstock que je remercie vivement des partenariats proposé. J’ai eu grâce à ce blog, Le Suivant sur la Liste du même auteur ! Quelle belle découverte ! Et à nouveau, je suis tombée sous le charme de cette sublime plume francophone (toujours grâce à Book en Stock). Notre territoire recèle des trésors incroyables qui méritent d’être connus au-delà des frontières !

L’Héritage des Rois Passeurs est un roman à thème fantastique. Nous suivons en parallèle deux jeunes femmes. Ravenn, Croc de sa Meute, tueuse de dragons, mais aussi et surtout héritière légitime du trône du Royaume d’Ombre qui reviendra tenir sa promesse et réclamer son dû après le décès de sa mère. D’un autre côté, nous faisons connaissance avec Enora, vivant en Rive (notre monde) et qui assiste impuissante au massacre de sa famille. La jeune femme apprend alors qu’elle est une passeuse, capable de passer d’un monde à l’autre, et qu’une société composée d’assassins est prêt à tout pour l’empêcher de « passer ». Enora sera sauvée par deux frères : Julian et Charly. Le premier vit avec ses démons tandis que le second n’est que joie de vivre. Enora apprendra alors de la bouche de Hank, un homme considéré comme un second père par la fatrie, ses origines lointaines : elle est l’héritière du dernier Roi Passeur qui a fuit sa terre natale. Les trois jeunes gens devront s’enfuir en Terre d’Ombre et arriveront au même instant que Ravenn qui viendra réclamer son trône.

D’aventures, en tentatives de meurtres, les personnages vont tous se retrouver et tenter de remettre en ordre ce royaume dirigé par la religion et la magie, rétablir un semblant de paix et faire un grand ménage par l’épée ! J’ai retrouvé avec délice la finesse de la plume de Manon Fargetton qui sait masquer les secrets et nous surprendre tout au long de l’intrigue. Les personnages sont parfois torturés, ils ont leurs « cadavres planqués dans leur placard » et on ne découvre que certaines choses qu’au fur et à mesure. La magie, les dieux et les mythes sont présents et ont un rôle important dans le récit. 

Ravenn désire avoir le trône et sauver son royaume des mains des magiciens et des prêtres. Cette femme sait se battre, n’a pas peur de mourir et fera tout pour arriver à ses fins. Je trouve même qu’elle EST la pièce maîtresse du récit. Enora ne respire que vengeance ! Elle en est même parfois dangereuse pour ses compagnons car elle ne mesure pas le danger qui peut les toucher. Julian est un homme blessé et torturé. Il se noie dans l’alcool afin d’oublier ses propres responsabilités. Charlie est un vrai rayon de soleil et son rôle est très important. Il rappelle à lui seul la beauté de la vie et illumine Julian et Enora les obligeant à sortir un peu de la noirceur qui les cerne. Il a à la fois l’innocence d’un enfant et la maturité d’un adulte. D’autres personnages gravitent autour d’eux. On découvre les origines de ce monde parallèle et les conséquences des passages ! Certains termes apparaissent comme les Noirs portraits. Le langage est construit. Malgré le nombre important de protagonistes, il est impossible de se perdre. J’ai accroché à ma lecture dès le départ et le plan mis en place par l’auteur se fond dans le récit, les descriptions et les actions. 

Ensuite, concernant le final : Stupeur ! Je dois dire que je m’attendais à tout sauf à ça !! Du coup, que nous réserve l’auteur pour la suite ? Pour une fois, j’avoue ne pas savoir où ça va me mener, et j’en suis très curieuse !

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas Manon Fargetton, n’hésitez pas découvrir cette jolie plume ! Plusieurs de ces ouvrages ont déjà été édités et je ne connaissais pas cet auteur avant de la découvrir avec Bookenstock. C’est dans ces moments-là que j’apprécie plus que tout de m’être lancée dans l’aventure du blog littéraire. Les découvertes qu’on y fait peuvent être magiques !

Extrait 

Le cœur d’Enora cognait à tout rompre dans sa poitrine.

A genoux derrière la maison de Hank, les mains plongées dans la terre meuble, elle essayait de faire abstraction de la bataille qui faisait rage autour d’elle. Un éclat métallique menaçant lui fit pourtant relever les yeux. Deux épées se croisèrent avec fracas à quelques centimètres de sa tête.

- Qu’est-ce que tu attends ? rugit Julian en repoussant de toutes ses forces son adversaire.

Enora rencontra le regard de celui-ci, brillant à travers les minces fentes de son masque de cuir . Pour la première fois, l’humanité de ces êtres aux longues silhouettes sombres la frappa de plein fouet. Ils n’étaient pas des guerriers invincibles, créatures de cauchemars capables de se matérialiser ou de se dissiper à loisir dans un panache de fumée. Ils étaient mortels.

Une vague de haine monta en elle, se précipita le long de ses bras comme pour étrangler l’homme. Luttant contre l’envie de se ruer sur lui, Enora enfonça de plus belle ses mains dans la terre. Elle devait vivre. Elle devait vivre pour venger les siens. Pour se venger. Les membres de l’Ordre étaient anonymes et rompus au combat, elle pouvait difficilement les tuer un à un. Pour l’instant, la fuite était nécessaire. Mais lorsqu’elle les connaîtrait mieux, elle trouverait le moyen de les anéantir pour étancher le fleuve bouillonnant de sa colère. Ces hommes l’avaient rendue orpheline ; elle leur ferait éprouver à leur tour le vide hurlant qui se déchaînait en elle.