L'évadé de Fleury-Mérogis

TITRE : L’Évadé de Fleury-Mérogis

AUTEUR : Philippe FUZELLIER

EDITIONS : Mon petit éditeur

Résumé

Une bagarre éclate à la sortie d'un bar, et l'un des deux protagonistes est assassiné à deux kilomètres de l'endroit où avait eu lieu ce pugilat. Franck est accusé du meurtre mais crie son innocence. Il est malgré tout condamné à treize ans de réclusion et incarcéré à Fleury-Mérogis. Se suicider ou s'évader, telle est son obsession. Dans cet univers carcéral, il partage sa cellule avec un codétenu, un homme fascinant, ce père qui lui a tant manqué. Cette rencontre extraordinaire place face à face deux hommes qui vont tisser des liens profonds. Ils vont métamorphoser la destinée de Franck, en lui ouvrant un sentier singulier de la liberté. Un huis clos, stupéfiant, entre deux loups solitaires.

Mon avis

Ayant déjà lu des ouvrages de cet auteur, j’étais curieuse de voir sous quel aspect il allait présenter au lecteur ce texte qui, dès le titre, donne un peu le thème…

Frank Davenne est un jeune homme de vingt ans qui va se retrouver accuser d’un meurtre. Un homme avec lequel il a eu un accrochage qui a terminé en bagarre dans un bar. Malgré la faiblesse des preuves, le manque d’alibi, il est condamné à purger vingt ans en prison. Le lecteur va se retrouver projeter avec Franck dans cette situation aberrante, ce cauchemar dont les épisodes au tribunal se déroulent comme dans un songe. Enfermé dans la toute nouvelle prison de Fleury-Mérogis, Franck se met en tête de faire une grève de la faim afin, peut-être, d’attirer un peu l’attention sur son cas. Hospitalisé, il pense trouver une faille dans le système de sécurité afin de s’évader. Suite à son état de santé, un co-détenu le rejoint dans sa cellule : Marc-Henry. Ce dernier aura alors un rôle paternel, de confident, et de conseiller.

Le texte n’est pas un roman sur l’incarcération brute. Franck n’est pas un bandit notoire, il ne fait pas parti d’un groupe de taulards ! Le lecteur va s’immiscer dans l’esprit perdu du jeune homme. On découvrira son passé, le rôle qu’ont eu certains membres de sa famille dans sa vie, les manques et les petits bonheurs de son jeune parcours. On découvre son désarroi, son désir de sortir, sa volonté qu’on entende son cri d’innocence. Marc-Henry l’aidera à se relever, lui trouvera une passion et un moyen de faire ressortir tout ce qu’il y a à l’intérieur de lui. Ce n’est pas un roman d’actions mais plus psychologique puisqu’on perçoit tout ce que le personnage principal ressent. On s’attache à ce jeune homme sensible et un peu fragile ainsi qu'au lien qu'il tisse avec Marc-Henry, ce père de substitution. Le terme d’évasion prend tout son sens au fil du récit.

J’ai apprécié cette lecture car l’auteur a su manier sa plume avec sensibilité et émotion, tout en douceur. J’avoue que je ne m’attendais pas à ça et ce fut une jolie surprise.

Extrait

Quinze minutes s’étaient écoulées, et je vis entrer cet homme qui allait devenir mon compagnon de cellule. Un type, d’une cinquantaine d’années, avec une barbe toute fraîche, poivre et sel, ridé au front, et un visage émacié, au teint buriné. Il avait des airs de mon père, les cheveux ondulés, presque blancs, sans dureté particulière. Il avait un grand sac, genre militaire, qu’il portait d’un bras plié et sur le dos. On aurait dit un légionnaire plutôt qu’un détenu, mais pas une sale gueule, un presque sympathique. Du moins en apparence.

Il déposa ses bagages, avec beaucoup d’aisance, sur le lit supérieur, et se retourna vers moi, en me tendant sans hésitation, sa main droite, d’une manière assez franche et virile.

- Salut, je m’appelle Marc-Henry, il me reste 3 ans à tirer. Je ne suis pas tout à fait mécontent de changer de cellule, car mon précédent codétenu, un peu primate, commençait à me gonfler.