TITRE : 1, 2, 3… Zombies
AUTEUR : Bertrand CRAPEZ
EDITIONS : Livr’S
Résumé
Dans un village perdu du Jura, une étrange eau bleue est créée. Les habitants ne se doutent pas qu'elle s'apprête à déclencher une épidémie de zombies et à plonger le monde dans le chaos. Un roman à l'humour noir doublé d'un regard caustique sur le monde d'aujourd'hui.
Mon avis
Je remercie les éditions Livr’S pour ce service presse assez original, je dois bien l’avouer… La couverture donne l’impression d’une BD ou d’un texte pour ado, cependant le contenu est surprenant. Vous pouvez rencontrer l'auteur ce week-end (du 16 au 18 mars 2018) au salon Made In Asia en Belgique !
Dans ce roman post-apocalyptique, il n’y a pas de héros ou de personnages auxquels le lecteur peut s’attacher ou détester. Tout commence en 2019 en France dans une petite ville où, suite à une grosse erreur, plusieurs litres d’un virus sont déversés dans le système d’eau de la ville. Ce virus transforme les gens en zombies ! Le lecteur suit alors la progression de cette catastrophe au fil des jours, des mois, puis des années… Chaque chapitre est un « témoignage » du virus soit par le biais de média, soit par des expériences personnelles comme le plus jeune maire de France qui est zombifié par un hamster alors que son désir le plus profond est de devenir un leadeur. Avant de sombrer totalement, il pense même à devenir un leadeur zombi !
J’ai eu l’impression de lire le pire du genre humain dans ce texte, ce que l’homme est capable de faire dans une situation critique juste pour son propre compte : de la téléréalité avec deux jeunes bloqués dans un zoo envahi de zombies que la chaine met en scène sans que ces derniers soient au courant au film de cinéma recrutant 2 zombies pour paraître plus réaliste et qui termine en carnage caché, de la vengeance d’une femme bafouée aux désirs pervers d’un homme de main.
Bref, les personnages du roman sont très divers (journalistes, politiciens, citoyens, scientifiques, etc…) et également très éphémères… La fin est ironique dans le sens où l’adage « l’homme est un loup pour l’homme » a parfaitement sa place. Et la couverture prend tout son sens également...
La plume est très bien maitrisée dans son style et j’ai pris plaisir à lire cet ouvrage assez décontenançant. L’auteur remet à sa place le genre humain et j’ai apprécié cela ! La lecture se fait avec facilité et surtout ne chercher pas un cas meilleur que les autres, vous n’en trouverez pas !
Extrait
Dès que le mot « Action ! » retentit dans les talkies-walkies environnants, on ouvrit d’un coup sec la caisse, laissant s’échapper deux zombies affreux et puants. Ils avaient dû être des athlètes dans leur ancienne vie car les muscles de leurs jambes étaient encore volumineux et puissants. Les monstres virent devant eux deux humains bien vivants, ils se lancèrent aussitôt à leur poursuite. Ils ignoraient que la meute qui les suivait ne comptait dans ses rangs que des vivants déguisés en cadavres. Leurs proies étaient devant, rien d’autre ne les intéressait.
Kyra courait vite pour rester en tête. Nikolas l’avait compris et la laissa faire. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’une fois arrivée au coin de la rue, bien en vue des caméras, sa partenaire s’arrêterait pour jeter un regard en arrière, jouant à la perfection la frayeur mâtinée de courage. Il fit un pas de côté pour l’éviter, mais il la bouscula légèrement, ce qui eut pour effet de la déséquilibrer et la faire tomber. Mince, que faire ? S’arrêter pour l’aider ? Cela accentuerait encore l’intensité dramatique de la scène, mais le réalisateur avait été clair : on ne s’arrête pas.
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