TITRE : Acéré comme la dent du serpent
AUTEUR : Thierry BOULANGER
EDITIONS : Kotoji Editions
Résumé
En temps de guerre, un officier japonais se voit refuser l'autorisation d'effectuer son ultime mission en tant que Kamikaze...
Mon avis
SUBLIME
ÉMOUVANT
MAGNIFIQUE
Je n'ai pas assez de mots qui me viennent en tête pour vous dire à quel point cet ouvrage m'a touché... Nous ne sommes pas dans une Bande Dessinée mais nous lisons les vers d'un poème imagé. Les mots touchent, les dessins nous poignent.
En premier lieu, parlons du graphisme ! La couleur style sépia nous plonge dans l'Histoire avec un grand H. Nous sommes en pleine guerre de 40 aux abords du Japon. Nous suivons les pensées d'un soldat japonais désirant entrer dans les Jinrai-butaï - les unités kamikazes. Mais son désir ne peut être exaucé car il est marié et père d'une petite fille de 4 ans. On voit cette fillette pleine de vie, on décèle la déception du père, soldat, désirant plus que tout accomplir sa mission pour son pays, pour l'honneur, puis on assiste au sacrifice ultime, preuve d'amour...
Tout est imagé avec douceur, avec tristesse ! Entendez par les cerisiers : les bombardiers japonais qui s'écrasent sur les navires américains... Le texte est poignant, donne des frissons et nous laisse haletant car, malgré tout, on sait très bien qu'il n'y aura pas de fin heureuse dans le sens "vivante" ! Si jamais vous avez l'occasion de tomber sur cette oeuvre (car je parle bien d'oeuvre), je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter...
Extraits
Les cerisiers contemplent la lagune en une muette prière. Leurs branches plongent vers les eaux dormantes dans une chute immobile d'une indéfinissable tristesse. La subtile caresse du vent qui se lève et se coule entre les branches. Déjà, la lune ferme son œil unique. La brume rejoint le silence des dunes encore humides. Et les vagues viennent s'assoupir sur le sable indulgent. La marée s'efface, reprenant ses saveurs de sel. Avant de partir, elle dépose ses embruns où glissent les fleurs de cerisiers. Sur les berges, elles viendront s'effondrer, innombrables, en un lent rituel de suicide collectif.
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