TITRE : Fille de Rien
Sylvain RICARD (récit) & Arnü WEST (dessin)
EDITIONS : Futuropolis
Résumé
C'est une photographie de Robert Capa, qui a incité Sylvain Ricard et Arnü West à écrire cet album.C'était en 1944, la France se libérait... En approchant au plus près l'intimité d'une famille ordinaire en proie à tous les déchirements dus aux horreurs de cette époque, ce récit sans concessions met en lumière toute la complexité des choix humains. Une subtile mise en garde contre le confort facile de la simplification.Mai 1944, aux environs de Lyon. Dans une grande ferme, cohabite toute une famille. Delphine vit dans le souvenir de son mari, mort pour la France en 1918, elle le vénère autant que le Maréchal, Philippe Pétain, le vainqueur de Verdun, le sauveur de la France. Elle règne en matriarche sur ses trois premiers fils et leurs épouses, son quatrième, lui, a rejoint la résistance et est entré dans la clandestinité. La guerre, il faut bien s'en accommoder, s'en arranger, alors on se débrouille, on fait ses petites affaires... Faut bien vivre. Et cette guerre a aussi créé des abîmes d'incompréhension entre les membres de la famille: on ne s'écoute plus, d'ailleurs, on ne se supporte plus. Les Alliés arrivent et avec eux, la fin de l'Occupation. Alors viendra le temps de l'épuration, celui aussi des règlements de compte, des basses vengeances et de la conscience tranquille.
Mon avis
Le thème fort de cette bande-dessinée n’est pas uniquement centré sur l’occupation nazie en 1945 mais sur les liens étroits qu’entretenait certains allemands avec des français. Ces liens étaient non basés sur la guerre, l’occupation mais pour un objectif : une vie meilleure.
Serge et Lucienne sont mari et femme et travaillent dans un laboratoire dirigé par un allemand, Jürgen. Ces trois personnes ont lié une amitié forte ce qui est incompréhensible aux yeux des frères de Serge. Pourtant il entretient une très bonne relation avec son cadet qui a rejoint la résistance. Lorsque le glass de fin de guerre sonne, Serge et Lucienne qui est enceinte se retrouvent dans une position dangereuse. Les évènements d’après-guerre furent virulents et c’est ce que démontre cet ouvrage.
Les couleurs sombres témoignent du sérieux de ce livre. Les lignes des dessins rehaussent les traits des personnages.
Fille de rien est un témoignage de vengeance et d’incompréhension de la part d’un peuple qui a souffert durant l’occupation. Il ne faisait pas la différence entre la collaboration militaire et collaboration amicale dans un but scientifique dans ce cas-ci. Il était impossible à leurs yeux qu'un allemand ne soit pas un nazi pur, un envahisseur qui n'a d'autre but que de les opprimer.
Ce fut une lecture dure et touchante d'une période de cette guerre qui n'est pas toujours racontée.
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